Leyta Noa
• Ta race : Métamorphe de Lion • Messages : 14 • Date d'inscription : 28/07/2015
| Sujet: une demande de boulot... Particulière ? Ou banale ? Lun 19 Oct - 19:39 | |
| C'était une matinée banale, comme les autres. Je m'étais lavé et accessoirement douché. J'avais pris – ou piqué – des vêtements à l'homme avec qui j'avais passé la nuit. Mais nous n'avions rien fait. J'avais été pur et innocent cette fois-là. Il m'avait juste logé. C'était lui aussi qui m'avait parler de trouver un boulot. Que ce serait bien et important pour que je puisse avoir une chambre à moi ne serait-ce que dans un hôtel. Et pendant la nuit, j'y avais réfléchi. Et ce matin, j'étais décidé. L'homme – pour ne pas citer son nom – m'avait donné le nom d'une boutique écrit sur un papier et me disait de passer là-bas. Je ne connaissais pas et pourtant je décidais de tenter ma chance.
De la chance, j'en avais déjà avec les vêtements. Ils étaient presque à ma taille, j'étais bien habillé mais je n'avais pas voulu qu'on touche à mes cheveux. Alors ils restaient en bataille. J'étais un peu mal à l'aise. Ce n'était pas ce que j'avais l'habitude de porter. La chemise, ça me faisait franchement bizarre !
Et donc je quittais l'homme et partis en ville à la recherche de la petite boutique. Au bout d'un moment, je le trouvais. Je me décomposais un peu devant. Des ... fleurs ? Je n'avais pas la main verte ? Je ne savais pas ce qu'il fallait en faire... C'était une caméra cachée, c'était ça ? Un stresse m'avait envahi sans que je m'en rende compte et j'avais envie de fuir. Mais alors que je faisais un pas en arrière, je m'arrêtais. Je ne pouvais pas fuir tout le temps ni toute ma vie. Je pris alors une bonne respiration et fis les premiers pas vers cette boutique.
Poussant la porte, je saluais... le vide ?
-Hum... bonjour ?
Puis surgit un petit être blond. Sûrement un vendeur, ou quelque chose comme ça. Je me mordillais la lèvre et me tripotait un peu les mains. Je n'aimais pas vraiment faire cela.
- Hum... je... On m'a dit que vous rechercheriez quelqu'un pour travailler ici. C'est.... toujours le cas ?
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Houston J. AllenAdministrateur
• Ta couleur : #9999ff • Ton boulot : Fleuriste, je tiens le magasin • Ta race : Métamorphe félin • Messages : 47 • Date d'inscription : 28/06/2015
| Sujet: Re: une demande de boulot... Particulière ? Ou banale ? Mar 3 Nov - 23:28 | |
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Souriant, je complimentai pour une unième fois la beauté de ma cliente, lui tendant les fleurs qu’elle avait commandées. C’était une cliente régulière et à chaque fois qu’elle passait, je me devais de jouer à l’hypocrite. Vous êtes radieuse aujourd’hui, magnifique hier, enjôleuse demain. C’est des palabres que je répétais et répétais inlassablement. Des mensonges vociférés d’une douce voix à la fois mielleuse et suave. Une pointe de joie y trônait aussi en maître. Je jouais de mon charisme, il le fallait bien si je ne voulais pas perdre ma clientèle. Un service impeccable, mais qui, en définitive, n’était qu’une comédie. Le rôle que je m’étais attribué était charmeur puisqu’au fond je n’avais d’autres choix. Mon commerce, bien qu’allant de bon train, n’était pas exactement richissime et je ne pouvais me permettre de perdre un seul client – quoi que ceux un peu trop énervants, arrogants, je me faisais une joie de les mettre dehors, sortant les crocs s’il le fallait.
Récemment, je songeais même à engager un employé, ce qui serait une première. J’avais toujours travaillé seul, en solitaire, m’occupant de tout et jonglant entre les soupers, le ménage, le travail et l’éducation d’Enzo. Seulement, je devais me rendre à l’évidence que je ne pouvais poursuivre sur cette voie indéfiniment. J’en avais d’ailleurs discuté avec un ami au tour d’un verre dans l’un de ces fameux pubs de la ville. Nous nous étions assis sur des tabourets, près du comptoir, et après un whisky ou deux je m’étais un peu plaint de l’affluence des gens au même titre que du comportement déplacé de mon cadet. Encore, il avait joué à l’idiot. Encore, il avait fait des conneries. As-tu la moindre idée des problèmes que cela me cause, petit con!? Je ne peux pas quitter la boutique pour accourir au poste de police ni même pour une autre idiotie du même type. Ce n’était pas, je crois, difficile à comprendre! Même un enfant le saisirait. C’est qu’il est pire qu’un enfant, c’est vrai. Enfin, simplement pour ça, j’aurais besoin de quelqu’un qui s’occupe de l’endroit le temps que j’aille passer un sermon à mon adorable frérot. Puis, il fallait aussi penser aux rush, à ces jours spéciaux, à tous ces petits détails qui nécessiteraient l’aide d’une seconde personne dans le magasin.
Au final, je ne fis que me lamenter des heures durant jusqu’à la partie de jambe en l’air dans un hôtel, payé évidemment par les soins de mon ami. Je n’étais pas riche et j’avais promis à l’autre enfant gâté de lui acheter de la viande. Il faut dire que, sinon, il ne mangeait pas ses repas. Ce gros carnivore.
Ahem. Bref, la dame, un peu vieille et enrobée, prit les roses – le joli classique – et quitta finalement la boutique. Son fort parfum de menthe avait envahi la pièce, me chatouillant les narines et me donnant l’affreuse envie de vomir. Je ne le fis toutefois pas paraître, gardant mon sourire jusqu’à ce qu’elle ait franchi le seuil de la porte. Là, seulement là, je me permis d’éternuer et de pester tout bas. Massant mon nez, je m’empressai d’ouvrir une fenêtre pour en changer l’air, c’était tout bonnement insupportable. Du moins, pour le serval que j’étais. Je ne pus m’empêcher de soupirer de soulagement quand enfin la vitre voulut se soulever – elle s’était coincée ou, plutôt, j’avais oublié de la déverrouiller dans mon empressement. L’air froid s’engouffra aussitôt dans la boutique et je frissonnai de la tête aux pieds. La brise d’automne trouva le moyen de se frayer un chemin sous ma chemise et mon tablier. Bleuté, il était noué à ma taille d’une boucle. Un autre coup de vent vint balayer mes cheveux quand la porte s’ouvrit, la sonnette accrochée à son sommet résonnant de son tintement cristallin. Immédiatement, je me retournai, faisant un pas vers l’arrière pour qu’il puisse m’apercevoir, moi qui étais dissimulé derrière un meuble. Un sourire de retour à mes lèvres, j’accueillais chaleureusement le nouveau venu comme je savais si bien le faire :
« Bonjour! »
En le voyant, la première chose qui me passa par la tête fut qu’il était probablement à la recherche d’un bouquet pour sa petite amie ou peut-être pour sa mère – ne sait-on jamais, il ne faut pas se fier aux premières apparences, elles sont parfois bien trompeuses. Comme la mienne. Seulement, tout ce que je pus penser fut chassé rapidement d’un revers de sa main à ses mots. J’arquai les sourcils, battant un instant des cils. Pour l’heure, je n’en avais discuté qu’à mon ami, qu’à mon coup d’un soir ou de deux ou de trois. Et ça ne faisait pas des lustres que nous en avions parlé, à peine quelques jours tout au plus. Il m’avait bien dit, je crois, qu’il tenterait d'en glisser quelques mots à des connaissances. Il faut dire que j’avais les pensées un peu brumeuses cette soirée-là. Clairement pris de court, l’information prit un moment pour se rendre jusqu’à ma matière grise ou être tout bonnement assimilée. Me massant la nuque, je hochai la tête tout en prenant la parole :
« Euh, oui, en effet, c’est bien le cas. Je n’ai pas même encore eu le temps d’afficher l’annonce. »
N’ayant jamais fait passer d’embauche à qui que ce soit, je ne savais pas du tout, mais pas du tout comment réagir pour le coup. Je ne pouvais pas réellement quitter la pièce pour nous diriger vers l’arrière, où il y avait le bureau. Tout de même pas. Lançant un regard au comptoir où les restes de cordelette et de ficelle de l’emballage pour ma cliente un peu plus tôt trônaient. Je n’avais pas pensé à le nettoyer, trop pressé de prendre une bouffée d’air. D’un geste de la tête, je l’invitai à me suivre jusque-là. Ce n’était pas une grande marche, à peine deux ou trois mètres. Ce n’était pas très grand après tout et l’endroit était relativement encombré par les plantes. Passant derrière le meuble, je pris un crayon et un papier tout en dégageant le comptoir à la va-vite.
« Tu me prends un peu à l’improviste, jeune homme. Mais soit. Pour le moment, il n’y a pas de client, alors que dis-tu de discuter un petit peu? »
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