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 Un verre? || PV Fish Maurice

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Vandersmissen Corey


Vandersmissen Corey
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MessageSujet: Un verre? || PV Fish Maurice    Un verre? || PV Fish Maurice  EmptyMar 13 Oct - 2:21


L'odeur d'alcool, de cigarette et de sueur se mélangeaient, m'arrachaient une légère grimace de dégoût, tandis que je plissais le nez. Portant un verre de cognac à mes lèvres, cherchant à me changer les idées, je te jetai un discret coup d'œil, te détaillant minutieusement. Tu ne m'étais pas inconnu, tu étais souvent monté dans mon taxi, t'assoyant sur la banquette arrière alors que je te conduisais au poste de police. Tu n'y allais pas en tant que victime, que témoin et encore moins en tant que criminel. Un habit d'agent sur le dos, il n'était donc pas difficile de saisir le pourquoi tu t'y rendais, le pourquoi tu franchissais la porte du commissariat la tête haute et non accablée par la honte ou la culpabilité. Nous avions échangé quelques mots, le temps de la route, et je t'avais posé quelques petites questions innocentes. Je m'étais renseigné auprès de toi, de ton travail. J'avais simplement lancé le sujet en désignant ton uniforme, disant qu'il nous fallait bien des gens comme toi, des gens capables de mettre derrière les verrous les rebus de la société, les moutons noirs. Il va de soi que j'évitai soigneusement de te dire que selon l'opinion publique j'en faisais aussi partie, de ces démons qui mériteraient de pourrir en prison pour le restant de leurs jours. Ce ne fut que des rencontres frugales, banales, et je me demandai si tu te souvenais même de ma personne, si mes yeux carmin avaient marqué ton esprit.

Ce pub, il était bruyant et si ça n'avait tenu qu'à moi, je serais parti depuis belle lurette, je serais retourné me morfondre dans mon appartement. Je n'étais pas venu pour toi, l'idée que tu sois présent ne m'avait même pas effleuré l'esprit. C'était un autre qui m'avait attiré jusqu'ici, une bête, un vulgaire métamorphe, ce que tu n'étais pas. Humain, c'est ce que tu étais et je savais que tu l'étais. Ne me demande pas pourquoi, j'avais simplement développé cet instinct et je le sentais, tu n'étais pas de ces animaux, de ce bétail dont je me plaisais à en abattre les individus. Malgré tout, cette petite envie d'entailler ta chair subsistait, tourmentait mes pensées. Ta peau, à quoi ressemblerait-elle une fois balafrée? Quel beau tableau m'offrirait-elle? Le sang qui ruisselle, qui longe et épouse tes courbes serait certainement d'une beauté à couper le souffle. Je ne pus m'empêcher de me pourlécher les lèvres, faisant mine de récolter les perles de cognac ornant cette bouche pâle. Le goût fort dansait sur mes papilles, puis dans ma gorge, cherchant à terrer mes ardeurs, à calmer ces désirs pour le moins malsains. Tout du moins, était-ce ainsi que la société les voyait. Tu faisais partie des forces de l'ordre et j'avais cette certitude que mes passe-temps seraient alors contre tes valeurs. Il faut dire qu'il y avait peu de gens qui les acceptaient de bonne volonté. Il n'y avait que ceux de mon espèce qui pouvait me comprendre.

Cette proie que j'avais traquée jusqu'ici m'avait faussé compagnie. Ou, plutôt, avait rejoint un amant et des amis. J'avais entendu leur plan de la soirée, m'étant assis près d'eux, et j'avais réalisé qu'aujourd'hui ne serait pas une bonne occasion. Trop de monde l'entourerait et je ne saurais le dérober à leur vue, l'entraîner dans la pénombre d'une ruelle sans attirer leur attention. C'en était dommage, moi qui avais prévu tant de choses, qui avait avancé un planning pour la nuit à venir. J'en avais été excité, trépignant même d'impatience. Cependant, je n'aurais d'autres choix que de remettre le tout à plus tard, de contenir mes envies de jouer pour cette nuit. Cela m'amusait toujours, toutefois, de constater à quel point l'ignorance était une véritable bénédiction. Il riait, il rigolait, il souriait et, demain, sûrement, ou après demain, ou dans les jours à venir, il pleurerait, il crierait, il souffrirait. Il voudrait mourir, il regretterait d'être né, et ce serait à mon tour de rire, de rigoler, de sourire. Je bus une autre gorgée, cachant mes risettes carnassières du verre. Patience, patience. Pour l'heure, je pouvais me pencher sur autre chose, me pencher sur toi plutôt que sur lui. Après tout, si je le contemplais trop longtemps, je ne saurais contenir cette soif de sang et ce serait malvenu de le taillader devant tes yeux. Mon père m'a toujours prévenu de me tenir tranquille face à des policiers. C'était une petite règle qu'on avait mise en place et je ne sais pourquoi, mais je continuai à la suivre. C'était machinal, simplement.

Terminant ma boisson, j'en commandai une autre au barman, poussant du bout des doigts le verre vide vers sa personne. Puis, je me redressai dès qu'il me l'apporta, le prenant dans l'une de mes mains, avant de changer de tabouret pour me rapprocher de toi. Je m'assis à tes côtés, te saluant d'un signe de tête.

« Ça fait un petit moment M. Fish. » Que je t'abordai tout d'abord, me souvenant de ton nom. Il faut dire qu'il était difficile à oublier. Maurice Fish. Ce n'était pas courant, ce n'était pas ce qu'on croisait à tous les coins de rue. « Vous n'avez pas pris le taxi dernièrement, vous vous rendez à pied désormais? » Que je m'enquis, cherchant à me faire agréable.

La gentillesse était une chose abstraite que je concevais mal tout comme les autres qualités dont on vantait les mérites. Mon père m'avait appris à en mimer certaines, à jouer la comédie. Je n'avais qu'à suivre la démarche qu'il m'avait montrée, et ce même si je ne la comprenais pas. Enfin. Je devrais en user face à toi, je devrais faire attention à mes paroles, à mes gestes, à mes questions. Je me ferais discret et agile, posant les mots qu'il faut au bon moment. Nous discuterons simplement autour d'un verre, c'était tout ce qu'il y avait de plus banal.
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Fish Maurice


Fish Maurice
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MessageSujet: Re: Un verre? || PV Fish Maurice    Un verre? || PV Fish Maurice  EmptyMer 6 Jan - 19:22

Une bière à la main, assis sur un tabouret adossé au comptoir. Tu aimais l'ambiance des pub(s) une ambiance plutôt joyeuse, festive, certes les bagarres d'ivrognes pouvait toujours éclataient à tout moment. Mais était vite oublié pour une bonne bière.... Ou autre. C'était peut être toi qui imaginer ou améliorer la réalité. Mais c'était pas important. C'était des endroits plein de vie, et c'était souvent le meilleur endroit pour se requinquer d'une journée de travaille un peu fatigante.
Mais aujourd'hui ce n'était pas d'une journée fatigante que tu venais te reposer, non tu venais juste boire un verre, profiter de l'ambiance et pourquoi pas discuter avec les gens autours. Tu profitais de tes derniers jours de congés. Dans à peine 4 jours tu devrais reprendre cet uniforme que tu aimais temps, et reprendre la routine quotidienne. Enfin comme si ton boulot avais réellement une routine. Mais tu aimais ça.

Tu t'étirais, après avoir repris un gorgé de bière. Malgré que tu sois un fan incontesté de sucreries, au point que certain de tes collègues t'avais lancé en rigolant que tu était achetable par des douceurs sucrées, tu aimais bien l'amertume de la bière. Peut être cela venait de son père qui buvait TOUJOURS une bière en rentrant du boulot.

Tu avais même reconnu ton chauffeur de taxi, assis sur un tabouret un peu plus loin, mais sans oser l'aborder. Celui-ci, semblant en partie dans ses pensées, tu n'avais pas voulu l'en tirait. Tout de même, vous aviez bavardé quelques fois quand tu prenais le taxi, le hasard faisait que c'était régulièrement lui qui venait faire la course. Un peu plus loin un homme avec sa petite amie, (voir femme à débattre) qui prenait un verre avec des amis. C'était tes voisin. Y te semblait avoir aperçut même la compagne d'un de tes collègues de travail.  
Au fond c'est ce que tu aimais le plus faire. Observer, noter des détails qui aurait parut insignifiant pour les autres. Qui l'était surement d'ailleurs.
Le chauffeur de taxi se déplaça sur le tabouret à tes coté, avec un mouvement de tête, pour te saluer. Tu étais surpris que ton chauffeur vienne te parler. Qu'il parle lors de vos trajets étaient une manière comme une autre pour passer le temps, ça faisait presque partie du métier. non ?

"Ça fait un petit moment M. Fish"

Tu répondis à son signe de tête avec un peu de retard. espérons que l'autre ne s'en formalise pas.

"Vous n'avez pas pris le taxi dernièrement, vous vous rendez à pied désormais? "

Tu eu un petit sourire, buvant une gorgé de ta bière avant de répondre.

"En effet ça fait quelque temps. Mais entre le fait que j'ai investi dans un vélo, et mes congés, je n'ai guère l'occasion de prendre le taxi.Mais vous pouvez me tutoyez va."  

Tu répondais à la question sans y répondre directement. Plus habitué à poser les questions qu'à y répondre.

'"Je vous remercie de votre inquiétudes. Et vous comment vous portez vous? Que me vaut le plaisir de vous voir dans ce pub ?"

Pas que ça te gênais de le voir. Au contraire, un peu de compagnie avec de quoi boire été toujours agréable. Mais il était curieux. C'était idiot mais il voyait plus ce chauffeur de taxi dans un salon thé un tant soit peu distingué que dans un pub.
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Vandersmissen Corey


Vandersmissen Corey
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MessageSujet: Re: Un verre? || PV Fish Maurice    Un verre? || PV Fish Maurice  EmptyVen 15 Jan - 18:41


Ta réponse fut tardive, un mouvement de tête un peu sur le tard, et je t’offris un sourire en retour. Un sourire de politesse, de ceux que mon père m’avait appris à mimer, m’obligeant à les répéter encore et encore jusqu’à en avoir les joues douloureuses. Il voulait qu’il soit parfait, qu’on n’y voit que du feu. Il devait creuser légèrement mes pommettes, ne pas sembler forcé. Au départ, je te confie que ça avait été difficile, que je me crispai à chaque fois et que mon père me reprenait, exaspéré. Ce n’était pas bien compliqué, qu’il s’entêtait à me dire. Mais je ne comprenais pas. Je ne saisissais pas l’intérêt de sourire, de fendre son visage d’hypocrisie. Il me prit un temps fou pour décortiquer ces situations où un sourire était nécessaire, où un sourire était bienvenu. Désormais, peut-être oserais-je avancer que la comédie était parfaite. J’avais répété derrière la scène des années durant, le contraire serait assez décevant.

Veux-tu que je te dise le petit truc que j’ai trouvé? Ce minuscule truc qui me permet de jouer mon script tel un acteur renommé? Il était plutôt simple. Je devais simplement penser à quelque chose qui me réjouissait, qui me plaisait, qui me donnait envie de rire, de sourire. Ce que j’imaginais, je ne crois pas que tu l’apprécies. Ce que j’imaginais, ce n’était pas l’amour d’une femme ni l’étreindre chaleureuse d’un être aimé. Non, ce que j’imaginais, c’était tes propres lèvres qui, à leur tour, peut-être, s’étirait dans un sourire. Connais-tu le sourire de l’ange? Il est magnifique. Si magnifique qu’il n’a pas d’égal et qu’à chaque fois que je le grave sur une peau, je ne peux m’empêcher de jubiler. Je devais sourire, c’est bien ça? Alors souris toi aussi. Souris comme je l’aime et je sourirais comme la société l’aimait. N’était-ce pas un compromis des plus justes? Je ne pouvais être le seul à concéder des choses, toi aussi tu devais en concéder. Soyons sur un pied d’égalité, le veux-tu bien? Je me retenus de toussoter. Allons, je devais me concentrer sur toi pour l’heure et éviter de divaguer. Mon imagination était polluante et elle avait tendance à prendre le pas sur mes pensées, à les engloutir d’idées mielleuses.

« Vous semblez un peu plus en forme, d’ailleurs, si je puis me permettre. » Complimente les gens, Corey, cela leur fait toujours plaisir et remonte leur orgueil. Un autre principe que m’avait inculqué mon père. Là, encore, j’échouai lamentablement au début et, encore, il devait me reprendre, soupirant de lassitude. Ne dis pas : « Vous avez une peau si laiteuse que le sang ressortirait certainement avec grâce sur vos belles joues. » Et ne dis pas : « Vos yeux ont la couleur de l’océan et même des cieux. Les larmes devraient leur siéent à merveille. » Il m’était difficile de comprendre les compliments à donner, car, vois-tu, c’était pour moi des compliments. Ce qu’il me disait de prononcer à ton doucereux, cela me paraissait vide de sens. Seulement, j’appris et m’y conformai. Avais-je d’autres choix? Je ne voulais pas faire fuir mes proies. « Et si vous me demandez de vous tutoyer, tutoyez-moi en retour.»

Ma question fut en quelque sorte détournée, modelée à ta bonne guise. Évidemment, tu ne me répondrais pas en détail. Je n’étais pas un ami, je n’étais qu’un chauffeur de taxi avec lequel tu avais discuté de temps à autres. Ni plus ni moins. Aussitôt, tu me renvoyas une question, engageant la conversation comme tu engageais les interrogatoires. Je m’attendais bien évidemment à ça et, bien sûr, les réponses étaient déjà toutes faites dans un recoin de ma tête. Je n’avais plus qu’à les sortir, prenant avant tout une longue et tendre gorgée. L’alcool réchauffait la gorge mieux qu’une pastille ou qu’un sirop.

« Je me porte bien, je te remercie. » Comme j’avais l’autorisation de te tutoyer, il serait malpoli et malvenu de ne pas l’utiliser. Mon père disait que le tutoiement permettait un rapprochement entre deux personnes, que cela sortait du cadre professionnel ou, simplement, d’un cadre d’inconnu. Si je voulais discuter avec toi, attiser ta sympathie et ta confiance, je devais bien me munir de tous les outils qui étaient à ma disposition. « Je devais rencontrer quelqu’un. » Je pris une autre gorgée, soupirant tout contre mon verre. « Mais il semblerait qu’elle m’ait fait faux bond. » C’était entre le vrai et le faux. Cette traînée m’avait réellement fait faux bond, s’acoquinant avec ses amis, son copain. Soit. Qu’elle en profite, notre prochain rendez-vous sera un peu plus fructueux, que cela lui en déplaise. « Et toi? Que viens-tu faire, seul, dans ce pub? Je t’aurais cru en compagnie d’au moins quelques collègues. »

C’était une façon détournée de s’assurer qu’il n’y ait pas d’autres policiers dans les parages. Je préférai me passer de leur présence et, sérieusement, je préférai me contenter de la tienne. Elle me satisfaisait pleinement. Je ne voulais pas d’enquiquineurs au passage et, surtout, je ne voulais pas qu’on me connaisse. Je ne voulais pas qu’on apprenne que j’existe. Tu étais le seul du corps policier qui devait me connaître, le seul avec qui je devais interagir. Certes, il était bien d’avoir des contacts, mais il était tout aussi bien de les choisir avec soin et c’est ce que je faisais. Toujours. Je me liais avec les gens qui me seraient utiles, avec les gens qui ne seraient pas nuisibles – car, s’ils le devenaient, je devrais m’en débarrasser, quitte à briser la promesse que j’avais faite à mon père, même si je préférais la tenir. Ne tues jamais d’humains Corey, c’est compris? N’en tues pas. Oui papa, je n’en tuerai pas, je n’en tuerai pas. Seulement, s’ils viennent à moi, s’ils me causent des ennuis, on ne pourra m’en vouloir s’ils leur arrivent un malheur, un pauvre accident, n’est-ce pas?
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